Cette série d’œuvres – et l’exposition éponyme, Portraits de ceux qu’on n’a jamais connus résume bien cette période de portraits plein visage. Parce qu’un portrait exprime l’essence intime de l’être observé, je me demande comment peindre l’absence, l’indifférence, l’étrange si caractéristique de mon parcours. Orpheline et adoptée, expatriée et immigrée, j’ai vécu constamment cette expérience de l’étrangère en territoire inconnu, arrachée de mes racines, coupée de mes ancêtres, privée longtemps de liens. Peindre, graver, sculpter l’absence est une façon de lui donner forme et de lui rendre existence, par la matérialité expressive, la fragmentation esthétique et la juxtaposition hybride. C’est pourquoi je me reconnais dans le courant contemporain du déstructuralisme figuratif.
Je reconnais que les terres sur lesquelles je réside et travaille font partie du territoire traditionnel non cédé de la Confédération des Abénakis et des Wabanakis. Je reconnais et respecte les cultures des Premières Nations, des Métis, des Inuits et de tous les Premiers peuples dont la présence continue d’enrichir notre communauté.